L'anxiété

Qu’est-ce que l’anxiété ?


L'anxiété est une émotion

A la base, l’anxiété n’est rien d’autre qu’une émotion. On parle d’angoisse, aussi de peur panique, des synonymes dénotant différents degrés d’intensité. Il y a des degrés d’anxiété, comme il y a des degrés dans toutes nos émotions. L’anxiété peut aller d’une simple inquiétude passagère à une panique aveuglante durant laquelle on se sent mourir.


Puisque c’est une émotion, l’anxiété à la base n’est ni bonne, ni mauvaise en soi. Si elle existe, c’est pour nous faire parvenir un message. Toutes les émotions sont des signaux qu’il est bon d’écouter.


Hélas, dans le cas de l’anxiété, les émotions nous disent qu’il y a un danger, présent ou anticipé, dans notre environnement. Que ce danger soit réellement là ou pas, qu’il soit perçu comme exagérément présent ou un reflet réel de la réalité du moment, il n’y a aucune espèce de différence pour le corps qui, lui, va interpréter l’alarme du cerveau comme indiquant un danger réel et imminent.


Parce que cette émotion va enrôler le corps et les systèmes biologiques, l’anxiété devient un état émotionnel. Ca devient un système total, voire totalitaire, et envahissant. Dans leur ensemble, tous les troubles anxieux peuvent devenir extrêmement handicapant pour la personne qui en souffre.


L'anxiété est une réponse physique

Biologiquement, il y a quelque chose qui se passe lorsqu’on a peur, lorsqu’on est anxieux. La partie biologique c’est tout ce qui se passe en backstage pour nous, mais ça se traduit en symptômes physiques. L’anxiété est un état émotionnel très ‘physique’. Alors, que se passe-t-il backstage?


On a 2 grands systèmes de fonctionnement : le système nerveux sympathique et le système nerveux parasympathique. Ils tiennent 2 rôles différents mais c’est le SNS qui accélère le métabolisme et s'active en cas de peur face à un danger, pour préparer notre corps à la fuite ou à la défense. La nature est bien faite.


On ressent de la peur en présence ou dans la perspective d’un danger. Ca, c’est une réaction normale. Et là, ce qui était a priori ‘qu’une émotion’ devient une panoplie de manifestations physiques: augmentation du rythme cardiaque, écarquillement des yeux, chair de poule, bouche sèche, tous sont dues à la libération de l’adrénaline. Ces modifications physiologiques permettent de réagir vite.


Quand on souffre d’anxiété, on a des manifestations physiques exagérées de la peur. La légende voudrait que Freud avait une phobie des fougères, et pourtant je n’ai jamais entendu parler d’une attaque de fougère sur un humain. Mais en présence de la fougère, Freud aurait remarqué que son corps s'emballent: mains moites, bouche sèche, coeur qui bat fort et vite. Cognitivement parlant, les pensées s’embrouillent et on a l’impression d’être complètement submergé par nos émotions.


L'anxiété est un apprentissage

Mais être réellement en présence d’un danger, ou penser qu’on est en présence d’un danger, en fait c’est la même chose. Et l’anxiété peut être une réponse acquise avec le temps. On développe un pattern de réponses aux situations qu’on vit, et ces patterns de réponses deviennent automatique à terme et à force de répétitions: on réagit sans avoir à réfléchir, c’est devenu inconscient. C’est le schéma classique de l’apprentissage: plus on répète, plus ça s’installe.


L'anxiété est un bagage de croyances

Pourquoi n’arrive-t-on pas à s’en sortir de l’anxiété une fois que c’est installée ? Parce que la clé de voûte, ce qui sous-tend tout ce rude mécanisme, ce sont nos croyances. Ces croyances on les auto-renforce par le biais de nos pensées (on se répète des choses). Et des pensées, on en a une sacrée tonne par jour. Et elles ne sont pas toujours ‘correctes’ dans leur analyse, loin de là, même. Elles ne reflètent pas vraiment la réalité. Elles sont plus affairées sur le maintien d’une idée qu’on s’est fait de la réalité.


L'anxiété est un évitement de situations

Puis ensuite on apprend à éviter l’objet de notre peur. On évite les métros parisiens trop bondés par peur d’avoir des sueurs froides dès qu’il s’arrête dans un tunnel, les lumières éteintes. On évite les nouvelles rencontres par peur des autres et de leur regard posé sur nous, par peur de dire ou faire quelque chose de “ridicule”, par peur de paraître “stupide”. On évite de se lancer dans un projet qui nous tient vraiment à coeur, par peur de l’échec. On évite de prendre l’avion lorsqu’on planifie nos prochaines vacances, par peur qu’il se crash. Moi-même j’ai attendu 20 ans avant d’enfin passer mon permis de conduire par peur de produire un accident de route. Probablement, Freud évitait soigneusement les fougères. Je ne pense pas qu’il ait un jour visité les forêts tropicales d’Australie, la maison des fougères géantes.


L'anxiété est un système total

Donc avec l’anxiété, on est face à plusieurs choses: d’abord une émotion. C’est un peu l’étincelle qui met en mouvement le mécanisme. Mais ce n’est pas le déclencheur. Le déclencheur se produit en amont, par le biais de pensées. On n’est pas toujours conscients de nos pensées. Je reviendrai sur les pensées et leur rôle dans l’anxiété dans quelques instants.

Puis, un état émotionnel se met en place, sollicitant esprit et corps.

Des manifestations physiques (non, l’anxiété n’est pas que “dans votre tête”) vont s’installer.

Si ça devient un état habituel, un mode d’interaction fréquent entre le monde et soi, ça devient une réponse acquise. C’est une forme d’appréhension du monde, une forme d’apprentissage, le plus souvent dans l’enfance, par modèle familiale et au travers de nos gènes qui s’activent dans cet environnement familial. Systématiquement dans mes consultations avec des personnes souffrant d’anxiété, je demande lequel des parents, si ce n’est les deux, était anxieux. Un parent anxieux est un parent qui signale au jeune que le monde est une arène de jeu dangereuse dont il faut surtout se protéger.


L'anxiété est en partie génétique

Mais ne tapons pas trop vite sur la tête de nos parents, hein. Il y a aussi les gênes (les nôtres) et les expériences que l’on va vivre au cours de notre vie. Si tous les voyants s’allument: c’est-à-dire, modèle familial anxieux, gênes propices à développer de l’anxiété, et expériences de vie stressantes, alors il y a des chances que la personne souffrira d’anxiété à un moment de sa vie, voire de manière chronique tout au long de sa vie. Il y a des personnes qui vivent en permanence dans l’angoisse et souffrent beaucoup. C’est là où ça devient un handicap et où il est important de solliciter de l’aide. L’anxiété n’est pas une fatalité. On peut s’en sortir.


L'anxiété réside dans nos pensées aussi

Quel est le rôle des pensées alors?

Nos pensées sont protéiformes et parmi le flot de ces pensées, il y a celles qui nous pourrissent la vie comme dans le cas des pensées négatives sur soi, et comme celles qui font des fausses interprétations des situations et de l’environnement.


On croit que nos pensées sont le reflet réel de la réalité parce que ça paraît tellement vrai sur le moment. Mais c’est aussi notre patrimoine culturelle qui nous fait mettre trop de focus sur ce qui se passe “dans notre tête” et sur les processus de pensées comme étant la solution à tout. Il n’y a qu’à regarder à quel point les métiers dits intellectuels sont valorisés dans notre société. Mais c’est aussi les philosophes, comme Descartes, qui disait “je pense donc je suis”. Sauf qu’il a oublié les émotions, le corps, les liens d’attachement, les besoins, et tout le reste qui nous rend ‘humain’. Si lui était peut-être satisfait de se voir comme un cerveau dans un bocal, bon nombre d’entre nous développe des complications psychiques à force de vouloir absolument se déconnecter de notre corps et d’ignorer ou de lutter contre nos émotions.


Il y a eu un sacré paquet d’études concernant les pensées. Les estimations tournent autour de 30 000 à 70 000 pensées par jour. Avec ce chiffre, on peut véritablement dire que l’on vit principalement ‘dans notre tête’, et pas vraiment dans le monde de l’extérieur. La plupart de ces pensées tournent en boucle: un pourcentage énorme sont en fait des pensées ‘recyclées’. Donc en plus de vivre principalement dans notre tête, à commenter tout ce que l’on vit, on se condamne à vivre dans un microcosme qui tourne en rond comme si on revivait le même disque. Qui a vu le film Groundhog Day (Une Journée Sans Fin)?


En gros, le décor peut changer, car on vit différentes situations au quotidien, le monde, lui, est en constant mouvement et donc changeant, mais nous on continue à plaquer le même filtre par dessus tout ce qu’on vit. Un peu comme si on avait notre filtre préféré et qu’on l’appliquait à toutes les photos qu’on prenait.


Zoom sur le rôle des émotions dans tout ça

Les émotions sont complexes. On peut parler de plusieurs choses. D’abord, l’émotion c’est une forme d’énergie. Cette énergie va prendre une direction. C’est ce qui fait qu’on va être triste plutôt qu’en colère, par exemple. Il y a toujours quelque chose qui déclenche une émotion. Le déclencheur peut être le produit d’un mécanisme interne -, comme une pensée, une interprétation, se remémorer un souvenir, ou ça peut être une réponse directe à l’environnement et à une situation (en passant par le fameux filtre de pensées, ce qui produit une réaction à la situation). Maintenant que l’émotion a une direction, on peut parler de sa teinte. Pas toutes les tristesse que l’on vit seront les mêmes. On peut être nostalgique, on peut être mélancolique, on peut être chagriné, contrarié, malheureux, grave, avoir un spleen. Tous ces états émotionnels sont légèrement différents, c’est ça qui fait la richesse de nos émotions.

Puis enfin, on peut parler de l’intensité de cette émotion. C’est la force de l’émotion.

On peut aussi parler du trajectoire que va prendre l’émotion, et la rapidité avec laquelle on revient à l’homéostasie, c’est-à-dire, la norme pour nous. L’encéphalogramme plat de l’émotion, c’est-à-dire ce que l’on vit la plupart du temps. C’est peut-être moins important de traiter ça ici, mais la trajectoire est importante dans l’anxiété, puisqu’on développe une peur d’avoir peur dans l’anxiété et paradoxalement, c’est ça qui maintient l’anxiété en place et pendant longtemps lors des crises. On cherche à lutter contre l’anxiété qu’on ressent, par n’importe quel moyen.

C’est notre refus de l’émotion qui va maintenir l’anxiété. A court terme et à long terme.


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